Inauguration de l'expo Picasso : mon "pavé" dans la mare...
J'étais mercredi 20 mai au Musée Granet pour l'inauguration de la remarquable exposition Picasso-Cézanne.
J'y ai pris la parole, en tant que Présidente de la Commission Culture de la Région et représentante de son Président, Michel Vauzelle.
Mon discours (qui n'avait cependant rien de gauchiste) a fait réagir - diversement - le public privilégié, réuni pour l'occasion sur le parvis du Musée Granet... Huées et applaudissements.
La raison ? Rien de bien extraordinaire, mais la simple évocation factuelle de la situation de la politique culturelle de notre pays, marquée par un désengagement (réel) de l'Etat.
Abordant la question de l'enjeu majeur de la démocratisation culturelle et de l'éducation artistique, j'ai regretté les choix faits par le Ministère de l'Education nationale en matière d'enseignement artistique (diminution du nombre d'heure d'enseignement et nombre d'enseignants pour les prodiguer).
Après ce premier "pavé" dans la mare (tout est relatif, mais j'ai bénéficié là de l'effet de surprise...dans un moment relativement convenu), j'ai poursuivi en regrettant que certains veuillent nous détourner de "La princesse de Clèves"...et "clou" de l'intervention, j'ai terminé mon propos en citant Jean Jaurès.
La Provence s'en est fait l'écho :
LA COLÈRE
"C'est un grand jour", a lancé Bruno Ely, le commissaire de l'exposition, à la foule. Entre deux discours protocolaires, Fleur Skrivan, conseillère régionale, s'est offert, royale, une tribune pour dénoncer le désengagement de l'État en terme de politique culturelle. Et d'obliger Maryse Joissains dans la foulée à une séance d'impro: le député-maire UMP a flatté "la naïveté appréciable et le courroux" de la jeune élue PS. Huées, applaudissements... C'est ce qui s'appelle un vernissage baroque.
J'ai eu de nombreux messages de soutien qui, au-delà du réconfort qu'ils produisent, témoignent surtout d'une chose : la naïveté n'est pas toujours là où on le croit !
Je citerai à nouveau Jaurès qui, dans son "discours à la Jeunesse" du 30 juillet 1903, disait : "Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains, aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques."